Football - Franck Rajaonarisamba - « Ma suspension me paraît une bonne solution »

Au lendemain de son limogeage à la tête des Barea, Franck Rajaonarisamba sort de son silence. Il n’en démord pas et affirme même que c’est une bonne solution pour tout le monde. Interview.

La Vérité : Comment vous expliquez cette lourde défaite, jamais enregistrée par les Barea à domicile ?

Franck Rajaonarisamba :

« Il y a toujours une explication, à moins qu’on ne veuille rien entendre. Dans cette campagne de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017, l’équipe nationale a misé sur les expatriés, d’où la décision de répartir les tâches de chaque effectif dans les compétitions internationales. A savoir les locaux au tournoi du Cosafa Cup et les Jeux des îles de l’océan Indien. A cette

rencontre contre la Rd Congo, sept joueurs expatriés qui sont tous des titulaires n’ont pas honoré, pour diverses raisons, la sélection. Ainsi, nous avons dû contenter des éléments locaux dont la plupart, plus exactement, cinq sur les 11 alignés au départ, n’ont jamais disputé des rencontres internationales. En face, c’est un effectif à majorité des joueurs professionnels des championnats de haut niveau européen. Déjà au match aller, avec nos expatriés, nous avons été battus. Au-delà de cette différence de niveau, l’enjeu de la rencontre est de taille pour les Congolais qui aspirent à une première place du groupe, synonyme d’une qualification probable à la phase finale

de la Can. Cette motivation n’était plus de notre côté après la défaite en Centrafrique. C’est peut-être l’une des raisons qui ont poussé certains joueurs titulaires à s’absenter. Des paramètres qui ont indéniablement faussé la rencontre de dimanche et ce, malgré la volonté des Barea de vendre leur peau. La réalisation des Congolais dès l’entame de la partie a eu un impact à la morale de la troupe ».

L. V : La défaite est ainsi prévisible, pourquoi ce limogeage alors ?

F.R : « Sauf erreur de ma part, le mot "limogeage" n’a pas été encore dit, la direction technique nationale parle plutôt de suspension. Il faut se rendre à l’évidence, le score fleuve a été une mauvaise surprise pour tout le monde. Longtemps pointée du doigt, je dis bien à tort, la fédération nationale se trouvait dans l’obligation de désigner un bouc émissaire. Et sur ce point, il n’y a pas de meilleure cible autre que l’entraîneur ».

L. V : Votre suspension semble ainsi incontournable ?

F.R : « A mon avis, je répondrais par l’affirmatif. Et j’estime que cette solution arrange tout le monde, à savoir la Fédération, les supporteurs et moi-même. Je ne sais pas tout de même les sentiments des joueurs, bien que certains me semblent abattus quand je leur ai annoncé la nouvelle. Pour ma part, ça fait 13 ans que suis à la tête des équipes nationales, espoir et sénior. Cette suspension me permet de prendre du recul et d’observer ».

L. V : La suite de votre carrière d’entraîneur ?

F.R : « Dès l’annonce de ma suspension par la Fédération, trois clubs, deux de la Capitale et un d’une autre Région, se sont manifestés et ont sollicité mes services. D’ailleurs, je leur remercie de leur confiance mais ma décision est déjà prise : je vais prendre une année sabbatique. On verra l’année prochaine. Toutefois, comme me l’a dit le directeur technique national, je suis toujours membre à part entière de la direction technique ».

Recueillis par Rata